Fini l'impôt sur le revenu réservé à une minorité : la CPME veut faire payer chaque foyer

Et si tous les Français payaient l’impôt sur le revenu ? C’est en tout cas l’idée défendue par le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), Amir Reza-Tofighi. Le but ? Répondre aux défis budgétaires actuels et repenser le lien entre citoyenneté et fiscalité.

Seuls 45 % des foyers s’acquittent de l’impôt sur le revenu

Car pour rappel, selon les dernières données de la Direction générale des Finances publiques, seuls 45 % des foyers fiscaux se sont acquittés en 2023 de l’impôt sur le revenu, soit 19 millions sur 41 millions de foyers.

Ce chiffre s’explique par la structure même de l’impôt, qui est progressif : il prend en compte les revenus et la situation familiale, exonérant ainsi les foyers aux revenus les plus faibles. Les dispositifs sociaux et fiscaux, comme le quotient familial ou la décote, permettent à une majorité de foyers de ne pas payer cet impôt direct, même s’ils contribuent à d’autres prélèvements comme la TVA ou la CSG.

La proposition de la CPME : un impôt universel, même symbolique

Face à la nécessité de trouver 40 milliards d’euros d’économies pour le budget 2026, la CPME propose que chaque foyer fiscal paie l’impôt sur le revenu, même de façon symbolique. L’objectif n’est pas d’augmenter massivement la pression fiscale, mais d’élargir la base de contribuables.

« Oui, tout le monde doit payer un peu d’impôt sur le revenu. Cela ramène une fois encore à ce mythe de la société du “tout gratuit”. Cela revient à instiller l’idée que les services publics n’ont pas de valeur. Il est temps de leur en redonner. Et que les Français le mesurent », a-t-il expliqué au JDD.

L’idée a déjà été évoquée... par François Bayrou

L’idée de rendre l’impôt sur le revenu universel, c’est-à-dire de faire en sorte que chaque foyer fiscal contribue, même symboliquement, a déjà été évoquée à plusieurs reprises dans le débat public. En 2019, Jacqueline Gourault, qui était alors ministre de la Cohésion des Territoires, avait indiqué auprès du JDD que « chacun » devait « contribuer à la hauteur de ses moyens, y compris les plus modestes, même de manière très symbolique ».

En 2014, François Bayrou, qui est actuellement Premier ministre, avait assuré lors du Grand Rendez-vous que « dans un pays bien équilibré, tout le monde devrait participer à l’impôt, même symboliquement », en réponse à l’annonce de Manuel Valls, chef du gouvernement de l’époque, de la suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu.

Toutefois, à chaque fois, la proposition a rapidement été écartée ou reléguée au second plan, sans qu’un projet de loi ou une réforme concrète ne soit engagé sur ce sujet.